Petit Pays : une pépite à découvrir !

Chers élèves de 3èmeB,

Gaël Faye est un artiste que vous avez déjà découvert en cours de musique avec Mme Morin.
https://www.youtube.com/watch?v=XTF2pwr8lYk
Dans sa chanson "Petit Pays", il rend hommage au Burundi, sa terre natale meurtrie par les conflits entre Hutus et Tutsis et qu’il a dû quitter.

Je vous propose pour accompagner l’exposition "Tous migrants" installée dans le forum du collège et pour poursuivre notre exploration des différents genres autobiographiques d’écouter en audio le texte lu par l’auteur lui-même.
La force poétique du texte et la puissance évocatrice des mots de Gaël Faye sont encore renforcées par l’accompagnement musical et les chants de Samuel Kamanzi, un guitariste, compositeur, chanteur Rwandais et Congolais.

Prix Goncourt des Lycéens 2016, "Petit Pays" raconte la vie de Gabriel, jeune enfant vivant au Burundi et dont l’insouciance sera rattrapé par la guerre civile et le génocide au Rwanda, en 1994.

Extrait très éclairant d’un interview avec l’artiste :

RFI : « Petit pays », c’est aussi le titre d’une de vos chansons. Le pays c’est le Burundi, vous y êtes né, et il sert de cadre à ce livre dont l’action se déroule dans les années 1990. Mais pourquoi petit ?

Gaël Faye : « Petit pays », dans un premier temps, c’était un terme affectif, et puis il y a également une histoire à hauteur d’enfant. C’est un regard d’enfant, donc le « petit », c’était aussi pour évoquer ce regard d’enfance.

RFI : Le héros, Gabriel, a une dizaine d’années en 1992. Alors ce n’est pas vous exactement, Gaël Faye, même si vous partagez de nombreux points communs : un père français, une mère rwandaise, une enfance au Burundi… Peut-être le même refus à prendre parti et choisir entre être Hutu ou Tutsi. Mais est-ce que les ressemblances s’arrêtent là exactement ?

Gaël Faye : Gabriel et moi partageons effectivement les mêmes origines, la même identité. Mais au-delà de ça, ce qui m’intéressait, c’était de retrouver les saveurs, les couleurs, la musique de cette époque-là. C’est ce qui me rapproche le plus de ce personnage. C’est pour ça que j’ai voulu parler au « Je ». C’était vraiment pour retrouver ces sensations.

RFI : Au début, c’est le paradis perdu. D’ailleurs le livre a un ton léger puisque ce jeune narrateur raconte sa famille, son père, sa mère qu’il aime beaucoup, ses copains, les quatre-cents coups avec la bande des jumeaux : Armand, Gino… C’est les cinq garçons inséparables. Gabriel découvre la vie… Tout est frais. Et puis, peu à peu, l’histoire de l’Afrique le rattrape : les guerres au Burundi, au Rwanda, les massacres qui vont donner un ton beaucoup plus grave au récit. Est-ce que cette douleur, que vous avez connue enfant, s’est accentuée au moment de l’écriture ou s’est atténuée comme un fardeau qu’on dépose ?

Gaël Faye : Je n’ai pas eu besoin de ce livre pour déposer un fardeau ou pour être dans une forme de thérapie par l’écriture. La musique m’avait permis déjà de franchir ce pas. Ce roman, je l’ai écrit beaucoup plus en souriant qu’en pleurant. Parce que j’ai réussi à faire surgir un monde qui a disparu, qui reste dans la mémoire, dans les souvenirs de personnes qui ont vécu cette époque-là. Au fil de l’écriture, j’ai ressenti des choses comme dans une séance de spiritisme. J’ai ressenti de vieilles sensations. Je n’ai pas ressenti de douleur. Je l’ai même atténuée. La guerre, la souffrance est pour moi atténuée, non seulement par le regard de l’enfant, mais même dans les descriptions. Ce qui s’est passé dans ces régions-là a atteint des sommets de violence et d’horreur que même la littérature ne pourrait pas décrire. Et j’ai essayé – comme le personnage met la violence à distance, moi-même en tant qu’écrivain à ce moment-là – j’ai essayé de mettre le plus longtemps cette violence à distance et de ne pas trop la décrire.

Nous pourrions classer ce roman dans l’autofiction, qui est une forme de l’autobiographie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Autofiction

Belle lecture ! Bonne écoute ! Et si vous avez aimé, faites partager !

Mme Surplie

Voir en ligne : Petit pays, lu par Gaël Faye, accompagnement musical et chant par Samuel Kamanzi

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